Face à la future rue du 11 novembre, un front bâti de logements collectifs allant du T1 au T4, en briques ajourées, ne va sans rappeler le passé industriel de Louviers ; et ce au fur et à mesure que l’on s’élève d’étages en étages à travers un vocabulaire de composition subtile mêlant la brique et le bois.

Les jardins d’hiver en loggias offrent aux habitants un espace extérieur tout en se préservant du bruit de la future avenue. Ce système en double peau dynamique améliore le confort thermique et permet une protection solaire avec une bonne ventilation l’été.

En cœur d’îlot, nous proposons une construction principalement en bois local. Les essences sont choisies en fonction de sa pérennité et de ses propriétés contre les insectes.


Filtre et dynamisme

La parcelle est pensée en strates perméables. L’ilot est dessiné en profondeur graduelle entre extérieur et intérieur. La porosité de l’îlot est ainsi le point d’entrée de cette démarche.

Les volumes sont divisés en plusieurs logements R+2 et R+3, tous doublement orientés. Les attiques sont traités en maisons individuelles, et profitent des terrasses végétalisées. Le volume de ces bâtis est obtenu en fonction de l’effet du vent afin de minimiser l’effet venturi du vent Nord Est.

Des Services à l’échelle de la parcelle

Accessibles par la rue et les passerelles, des services tels qu’une crèche, un coworking et salle de sports au RDC, bénéficient tout aussi bien aux habitants du bâtiment mais aussi du quartier ou aux voyageurs. Des espaces de stationnement en auto partage et des locaux vélos ainsi que les salles à usages mixtes font parti des services offerts aux habitants du quartiers.

Passages,  traversés et points d’intérêts

Entre ces bâtiments, des ruelles et des passages couverts nous mènent au cœur de l’ilot, en laissent s’immiscer une riche végétation. Ils invitent généreusement les passants à traverser ce front bâti, monter sur l’esplanade verte et s’y promener.

L’Esplanade, un paysage de lumière et de parfum

Sur cette strate au R+1, monarde, hysope, origan et marjolaine ; de la végétation basse odorante réveille les odorats des passants. 

Bouleau, cyprès cormier ; des arbres élancés peu feuillus trouvent racine un niveau en dessous, au niveau des stationnements des véhicules, à travers quelques percements. Ces stationnements profitent ainsi d’un éclairage naturel.

À l’abri des regards, derrière les arbustes, des maisons en bandes s’alignent sur cette plateforme végétalisée.

L’accès aux stationnements en R se fait depuis les rues du Gouverneur Noufflard et Félix. 

L’Eau comme socle du projet

Des bassins de rétention d’eau de pluie permettent d’éviter l’écoulement des eaux et l’enlèvement des sous-couches. L’installation de cuves permettant d’arroser les potagers partager.
La parcelle, de par sa taille, permet une véritable gestion de l’eau pluviale impactant écologiquement. Le façonnage du projet en strate permet de hiérarchiser afin de mieux réguler cette ressource.

Les toitures et parvis végétalisés permettent dans un premier temps une rétention d’eau de pluie lors des fortes précipitations. L’eau de pluie récoltés des toitures s’achemine dans des bassins d’eau filtrant au niveau du parvis. Ces bassins naturels composés de trois zones de filtrations de régénérations et d’oxygénation, à partir des plantes minutieusement choisies (jonc, roseaux), les agrégats un système de pompe mécanique et le temps assureront sans produits chimiques la bonne circulation de l’eau dans le système. Une fois recyclé, l’eau circule dans des seconds bassins de rétentions permettant l’utilisation de cette eau pour l’arrosage automatique du parvis ou de l’arrosage des potagers partagés. Dans les périodes caniculaires, cette eau permettra l’utilisation de brumisation afin de rafraichir le jardin. Les bassins d’eau s’intègrent au paysage du parvis tout en nécessitant peu d’entretien.

L’émergence des nouvelles modes de vies ces dernières années nous a montré l’importance cruciale d’entretenir la qualité des rapports entre le bâti et ses aménagements extérieurs, la bonne fluidité des espaces mais surtout la synergie entre espèces flores ainsi que la faune qui y demeurent. Le paysage, ainsi, se conçoit avec ce souci constant de livrer un aménagement résilient, qualitatif et confortable.

L’architecture de l’ilot B s’articule ainsi autour du confort de l’habitat grâce à une mixité des typologies de logement pour mieux tisser et enrichir la relation du futur habitant et son quartier. Le projet a pour enjeu la densité dans la nature et répond à deux exigences : le renouvellement de l’habitat.  Ce travail sur des entités décomposées préserve le relief et la végétation du site et trace différents parcours qui donnent à lire la fusion complexe entre les édifices et les arbres. Les passerelles de circulation ménagent une nouvelle séquence de perspectives. L’architecture distingue ainsi le niveau de la rue, réservé au stationnement, à la promenade, de celui de l’habitat effleurant la frondaison végétale, baigné de lumière et libéré de tout vis-à-vis.